Histoire de raccourcis clavier célèbres - Partie 1 : Couper/Copier/Coller

15/04/2020 par Marcos Ickx.

Catégorie: Raccourcis Clavier

Sommaire
  1. Introduction
  2. Le trio Couper/Copier/Coller
  3. Pourquoi le symbole ^ sur la touche de contrôle ?

Introduction

J’avais lu sur MacG au début de cette année 2020 un article que j’ai trouvé fabuleusement bien écrit et raconté par Jean-Baptiste Leheup

, retraçant l’histoire de la touche ⌘ aussi appelée la touche commande, ou touche pomme car à l’époque du Lisa, c’était le symbole qui figurait sur cette touche, et non le symbole ⌘.

Et plus ou moins à la même époque, Jean-Baptiste Leheup, toujours lui, a publié, toujours sur MacG, une série d’ articles intitulés «Xerox, le vrai père du Macintosh ?»

  1. La visite au PARC

  2. La naissance du Lisa

  3. Le procès

Ensuite, en février, MacG a écrit deux articles consacré à Larry Tesler suite à son décès.

Mais j’avais lu ces différents articles passionnants qui racontaient l’histoire du Mac et du Lisa, sans pour autant aller plus loin.

Or, vendredi passé, le 10 avril 2020, MacGénération annonce la précommande d’un nouveau livre écrit par @AudreyCouleau elle-même et consacré aux raccourcis clavier sur Mac.

et là, de suite, les articles de Jean-Baptiste Leheup sur la touche Commande ⌘, le naissance du Lisa et kes articlss consacrés à Larry Tesler me reviennent en mémoire.

Et du coup, tout cela m’a donné l’envie de vous raconter la fabuleuse histoire des raccourcis clavier les plus célèbres au monde : Le Coier/Coller. Qui forme en fait un trio si on n’oublie pas le non moins célèbre couper.

Voilà donc sans plus attendre la fabuleuse histoire du trio Couper/Copier/Coller.

Le trio Couper/Copier/Coller

Dans les années 60 et 70, comme nous le rappelle trop brièvement Florian Innocente dans l’article Larry Tesler, l’homme qui n’aimait pas les modes

, les éditeurs de texte suivaient une logique de Mode.

Pour faire simple, l’utilisateur devait rentrer en mode action (pour une action bien précise) pour ensuite indiquer le texte sur lequel l’action s’applique, pour finalement sortir de ce mode d’action là. Et ainsi de suite.

Par exemple, on pouvait se déplacer dans le texte, mais il fallait basculer dans le mode Insertion pour pouvoir insérer du texte à l’endroit où on avait positionné le curseur à l’écran. Puis il fallait sortir de ce mode pour pouvoir à nouveau déplacer le curseur de texte à l’écran, pour ensuite rentrer dans le mode de suppression pour supprimer du texte à un endroit donné, …

D’ailleurs, cette façon de faire est toujours bien connues des personnes qui utilisent encore aujourd’hui des éditeurs comme vi.

Larry n’aimait pas les modes. Il ne voulait pas imposer à l’utilisateur cette gymnastique de devoir toujours basculer d’un mode à l’autre pour pouvoir faire des actions. Il voulait inverser cela et permettre à l’utilsateur de directement insérer ou suprimer du texte là où le curseur de texte se trouvait, mais il a aussi inverser cette logique en permettant à l’utilisateur de d’abord sélectionner du texte pour ensuite indiquer l’ction à appliquer à ce texte.

Et c’est ainsi que Larry a cassé les règles du jeu de l’édition.

Et l’on a vu ainsi les premières applications de cela dans le PARC de Xerox où Larry a travaillé.

Parc de Xerox qui a été visité par Steve Jobs et d’autres personnes de chee Apple.

Je ne vais pas vous raconter à nouveau cela, Florian Innoncente l’a raconté bien mieux que moi.

Lorsque Larry a rejoint Apple pour travailler sur le projet Lisa, il a continuer à peaufiner son idée, en allant encore plus loin inventant le concept du presse-papiers.

Jusqu’alors, lorsqu’on sélectionnait du texte pour le copier, il était rangé dans un buffer mémoire propore à l’application ouverte. Et lorsqu’on le collait, on insérait à l’endroit désiré ce qui se trouvait dans le buffer mémoire de cette application.

Mais il n’atait pas prévu de copier depuis une application A pour coller dans une application B.

Avec le concept du presse-papiers, Larry va alors permetrre aux applications de se partager ce buffer mémoire. mais l’idée géniale qu’il a eu est de mettre dans le presse-papiers plusieurs représentation de l’élément original à copier. On retrouvait dans le presse-papiers une copie en texte brute de la source, à coté d’une copie où les éléments de style étaient gardés (la police, la couleur, la taille, le style gras ou italique , …) Et c’est l’application de destination qui choisissait dans le presse-papiers la version qui était la plus adaptée pour elle : Le texte brute ou le texte stylé.

Tout en mettant en place ce mécaisme, il fallait maintenant associer des raccourcis clavier à ces nouvelles actions que sont le couper/copier/coller.

Je ne vais pas vous refaire tout l’historique des claviers Apple et en particulier de la touche commande ⌘ / pomme . Jean-Baptiste Leheup l’a déjà fait pour moi, et avec brio.

Mais ce que vous devez savoir, c’est que lorsque le Lisa sort en 1983, il n’a pas encore de touche commande ⌘. Il a encore la touche  héritée des précédents ordinateurs.

Et lorsque Larry décide d’associer des raccourcis clavier à ces nouvelles actions que sont le couper/copier/coller, ils les associent aux combinaisons de touches X, C et V.

Les touches X, C, et V sont les touches les plus proche de la touche , et ce que vous ayez un clavier azerty, qwerty, qwertz.

Lorsqu’en 1984 le clavier du premier Macintosh sort, il n’a pas de touche  mais seulement de touche ⌘. Pourquoi ? Parce que Steve Jobs trouvait hideux

Et à coté de cette touche ⌘ il y avait une touche option. Il est important de noter que le clavier du premier Apple Macintosh n’avait pas de touches de contrôle. Uniquement la touche ⌘ et la touche OPTION.
Or donc, le Macintosh reprend les raccourcis clavier similaires à celui du Lisa. Mais le Lisa avait la touche pomme  et la touche option. Quand le Macintosh sort, les développeurs décident d’utiliser les touches ⌘X, ⌘C et ⌘V pour les actions de couper/copier/coller.

Ce n’est qu’en 1987 avec la sortie des clavier ADB qui pouvaient servir aussi bien pour les Apple ///GS et les Macintosh || qu’on retrouve le symbole  à coté du symbole ⌘ sur les mêmes touches du clavier.

Du coté d’IBM, les claviers des terminaux IBM sont équipés de touche de contrôle CTRL. Ces touches CTRL permettent aux opérateurs d’introduire des, vous l’aurez deviner, caractères de contrôle qui correspondent aux valeurs décimale 0 à 31 du tableau de caractères ASCII. Ces caractères de contrôle sont introduit par l’opérateur en pressant la touche CTRL et une autre touche du clavier. Pour que les opérateurs aient faciles à retenir, on envoyait le caractère de contrôle numéro 1 en pressant la touche CTRL et A, la première lettre de l’alphabet. Il fallait presser les touches CTRL et B, la deuxième lettre de l’alphabet pour envoyer le caractère de contrôle numéro 2. Et il fallait presser les touches CTRL et C la troisième lettre de l’alphabet pour envoyer le caractère de control numéro 3. Et ainsi de suite jusqu’à CTRL et Z pour le caractère de contrôle 26. Pour les autres caractères de contrôle (0 et 27 à 31), il fallait associé la touche de contrôle CTRL avec une autre touche non alphabétique comme “ ou ].

Lorsqu’IBM est venu sur le marché des micro-ordinateurs et qu’ils ont sorti l’IBM PC, ils ont utilisé la même disposition des touches des terminaux, d’où la présence des touches CTRL sur les PC. Mais il n’y avait pas de touches équivalent à la touche  ou ⌘. On avait CTRL et ALT.

Faisons le point tous ensemble. Du coté des PC on avait les touches CTRL et ALT. Et du coté Apple on avait les touches OPTIONS et /⌘.

Ce n’est que quelques années plus tard que les touches CTRL feront leur apparition sur les claviers Apple. Mais nous y reviendrons plus tard dans l’article.

Lorsqu’Apple a sorti le Macintosh il avait également assorti des bonnes pratiques d’interface homme machine, et les développeurs d’applications étaient inviter à suivre ces bonne pratiques, dont en faisait parties les raccourcis clavier.

Lorsqu’IBM a sorti son IBM PC, il n’avait pas publié de bonnes pratiques d’interface homme machines, et les développeurs d’applications (qui n’étaient que des applications en mode texte, et pas en mode graphique) inventaient eux-mêmes leur raccourcis clavier.

Et comme on l’a vu, les combinaisons CTRL-A, CTRL-B, CTRL-C, .. CTRL-V, .. CTRL-X … CTRL-Y et CTRL-Z étaient déjà prises pour permettre à l’opérateur d’envoyer les caractères de contrôles. D’autres raccourcis ont donc vu le jours pour le couper/copier/coller. En 1987, IBM a finalement sortit un guide pour tenter de mettre de l’ordre dans tout cela, et c’est a ce moment là que fut adoptée les combinaisons de touches pour le couper/copier/coller.

Combinaisons de touches que l’on retrouve encore sous Windows actuellement.

Lorsque Microsoft dirigé à l’époque par Bill Gates a sorti les premières versions de Windows, il avait déjà des applications tournant sous Macintosh, qui utilisaient les raccourcis clavier ⌘X, ⌘C, ⌘V. Et Bill Gates pour une raison qu’on ignore, au lieu de suivre les guidelines d’IBM pour ce qui était des raccourcis clavier dans le monde PC a voulu introduire sur Windows les guidelines pour Mac, tout du moins pour les raccourcis clavier du Coupez/Copier/Coller.

Mais voilà, les claviers des PC n’avait pas de touche de commande ⌘ et encore moins de touche . Et il a du faire avec les claviers qui existaient à l’époque dans le monde du PC. Et il a donc introduit les raccourcis clavier CTR-X, CTRL-C et CTRL-V pour le couper/copier/coller.

Mais ces raccourcis clavier ne fonctionnaient que sous le GUI Windows. Dès qu’on repassait sur des applications tournant sous ms-dos, le caractère de contrôle numéro 3 reprenait le dessus lorsque l’on presse CTRL-C.

Allez faire un tour sur les forums de discussions chez Microsoft et vous verrez qu’ils y a de nombreuses discussion quand à comment faire un copier/coller depuis la console de ligne de commande (l’équivalent de Terminal, sous Windows).

Ce n’est que très récemment que le support du CTRL-C/CTRL-V pour le Copier/Coller a été introduit, mais vous devez passer par des settings se trouvant sur l’onglet experimental Et il y a une forte opposition entre les personnes pour que CTRL-C fasse le COPIER contre ceux pour qui CTRL-C doit envoyer le caractère de contrôle.

Plus tard, Microsoft, avec la montée en puissance de Windows va réussir, à imposer à l’industrie des PC de rajouter une touche Windows. Touche qui aurait été la bienvenue pour jouer le même rôle que la touche /⌘ sous mac.

Mais voilà, le mal était déjà fait puisque Microsoft avait imposé le CTRL-X, CTRL-C et CTRL-V sous Windows.

L’ironie de l’histoire est que la première chose dont se plaint généralement une personne qui switche de Windows vers Mac est pourquoi est ce qu’Apple n’a pas gardé les mêmes raccourcis clavier CTRL-X, CTRL-C et CTRL-V que sous Windows, oubliant que c’est Bill Gates qui n’a pas respecté les Guidelines d’IBM et qui a transposé de façon fort maladroite, les raccourcis clavier ⌘X, ⌘C et ⌘V, introduisant toutes les nuisances et clashes avec les caractères de contrôles.

À notez qu’entre temps, le clavier QWERTY possède officiellement aux cotés des touches ALT et CTRL une touche système qui dépend donc du Système d’exploitation.

Pourquoi le symbole ^ sur la touche de contrôle ?

Les caractères de contrôles n’étant pas des caractères qui pouvaient être affiché tel quel à l’écran, on affichait à la place un substitut. Et à l’époque, il a été décidé que la combinaison de touche CTRL-C, s’afficherait ^C. Et donc, le symbole ^ était le symbole le plus approprié pour la touche de contrôle CTRL.

Voilà, je suis bien conscient que cet article n’est pas publiable tel quel mais je suis sûr que Jean-Baptise Leheup pourra en faire un article merveilleux, voire même 2 articles (un sur la touche CTRL et un autre sur le copier/coller).

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